Notes de lectures

Publié le par La Grande Royale

Notes de lectures   

 

LE E-LEARNING

 Sources :

- Ouvrage : Sandra Bellier, Le e-learning ( Pédagogie,  contenus, modalités, acteurs)paris, Editions Liaisons, Coll. « Entreprise et Carrières », 2001.

- Site Web : Guide.cms.frj

 Dans cet ouvrage l’auteur, Sandra Bellier dresse un grand aperçu sur l’enseignement à distance qu’elle préfère désigner par l’anglicisme e-learning au lieu de e-formation. Dans son avant-propos (p.13), elle définit le e-learning comme «  un dispositif de formation faisant une large place à Internet ou à des intranets. » Elle y inclut aussi  les classes virtuelles, les visio-conférences, les forums, les chats ; mais en plus de cela elle pense qu’on pourrait y ajouter « tout autre moyen de formation à distance qu’il soit multimédia ou pas : CD-Rom, Cassette vidéo, Cassette audio, EAO ou envoi de documents de stages papier par la poste ! »   

Dans ‘‘Notre définition du e-learning’’, relevée dans le site Guide.cms, Guy Vigneault, précise que l'analyse bibliographique comme l’étude terrain ont démontré que les avis divergent lorsqu'il s'agit de définir l'e - learning. Certains n'y voient que la formation assistée par les outils du Web, d'autres y incluent aussi diverses modalités d'apprentissage et différents outils. C’est la raison pour laquelle la définition qu’il donne du e-learning, essaie de prendre en compte tous ces aspects. Il dira donc que le e-learning c’est « Tout dispositif de formation intégrant  l'ensemble des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, (Internet, cd rom, Intranet, vidéo conférence etc.) et faisant appel à diverses modalités d'enseignement (distanciel et présentiel, synchrone et asynchrone, tutorée ou auto formation) »

On constate qu’à une différence  près, les deux définitions se rejoignent. Alors que Sandra Bellier prend d’abord en compte l’aspect réseautique, tout en pensant que  tout autre moyen de formation à distance qui ne serait pas lié à un réseau, pourrait y être inclus de façon accessoire selon les sensibilités individuelles, Vigneault pour qui les deux aspects vont de paire, va automatiquement  les allier sans hésitation. De toute manière, nous retenons de ces deux définitions que le e-learning traite de la question centrale de l’apprentissage au moyen des Technologies de l’information et de la communication. C’est un apprentissage virtuel qui peut se faire avec ou sans Internet, intégrant des auto-formations et tout ce que cela implique. Dans le e-learning, le contact entre l’enseignant et l’apprenant n’est plus physique, et lorqu’il l’est , il implique la médiation d’une caméra et d’une image dont la qualité est loin d’être comparée au face à face réel.le mode est asynchrone, car le temps n’est plus direct.

L’objet du livre de Bellier est donc comme elle le souligne si bien, d’explorer le champ du e-learning, sous le regard de la pédagogie ; ceci en posant des questions classiques pour interroger la modernité des outils.  Parmi ces nombreuses  interrogations, plusieurs ont particulièrement retenu notre attention. D’abord Qu’est-ce qu’apprendre ? ( p.21), lieu où l’auteur reconnaît qu’on ne peut se demander si le e-learning permet d’apprendre, alors qu’on n’est pas fixé sur ce qu’est apprendre. Faisant appel à Piaget, l’un des plus grands théoriciens de la pédagogie et du développement de l’intelligence, elle retiendra que ce dernier parle d’apprentissage « quand un individu en vient à modifier quelque chose des schémas mentaux, quand il a reconstruit en partie ses références cognitives, bref quand il a fait bouger ses points de  repère. » Piaget distingue principalement deux processus centraux dans l développement de l’intelligence : L’assimilation et l’accommodation. L’enfant passe son temps à assimiler et à accommoder ; c’est même pour ce pédagogue, le mécanisme central qui lui permet de se développer. C’est un  « exercice » de construction et de déconstruction qui fait l’objet même de la maturation de l’enfant ; lui permettant de saisir et d’interpréter l’univers et l’environnement dans lesquels il évolue ; d’où l’intégration de la notion même d’adaptation que Piaget rapproche de celle de l’intelligence. 

 La question «  peut-on se passer du groupe ? (p.29),  La réponse est « On apprend toujours seul mais jamais sans les autres. » Pour tout enseignant ou formateur, il s’avère par expérience que le groupe est l’un des meilleurs alliés. En effet, les débats , les discussions qui surgissent entre les apprenants, les points de vue divergents, les explications que certains donnent aux autres sont autant d’occasions qui facilitent l’accommodation. Pour transplanter ce conflit socio-cognitif, dans le domaine du e-learning, Bellier pense qu’il faut mettre en place des groupes virtuels qui échangent à travers des forums ; et elle donne quelques règles pour le bon fonctionnement de ceux-ci.

L’autre question qui a attiré notre attention est celle de la page 41 où l’auteur demande si  le e-learning peut remplacer l’enseignement classique. La question d’apprentissage ne se posant pas de la même manière dans une formation classique que dans une formation à distance, elle va souligner que les éléments clés du mode classique tiennent à certains critères :

- L’expertise du formateur en interaction directe avec la classe

- La vérification en temps réel que les modalités pédagogiques sont suivies par tous les apprenants

- Les modes d’évaluation qui viennent conforter les formations.

- Les effets de groupe qui renforcent l’apprentissage quand ils sont bien utilisés.

- la séparation entre le temps de formation et le temps de travail.

Dans la formation à distance par contre, on note de grandes différences :

Sur le plan des contenus

-                                Les contenus peuvent marquer un risque d’appauvrissement important, du fait qu’ils sont synthétiques, raccourcis, ou résumés.

-                                Les commentaires et les effets de répétition faits par le formateur en présentiel sous la même forme deviennent plus rares, bien que leur importance dans l’apprentissage par l mémorisation soit reconnue.

-                                Il s’avère impossible de lire sur le web, ce qu’on peut lire dans un livre ou un document ; ou de perdre du temps sur des annexes, historiettes, et autres, pourtant indispensables pour saisir l’intérêt du sujet et maintenir l’attention des apprenants.

-                                Par ailleurs, avec le e-lerning, l’ergonomie, les aspects ludiques, et le plaisir esthétique peuvent être beaucoup plus forts. Cependant ils peuvent détourner l’attention du contenu qui est l’élément central.

 

 

Sur le plan des processus pédagogiques, ceux qui ont été mis en place  semblent plus limitatifs. En effet, Bellier souligne la restriction sur l’écran des mises en situation, des jeux de rôle  qui sont loin d’atteindre les situations  réelles. Les effets de groupe ont disparu, malgré les forums  et les apprenants subissent le poids de cette communication asynchrone et sans contact physique, sans échange et limitée aux mots lus sur un écran.

Du point de vue de la validation enfin,  l’auteur relève le fait que les exercices proposés sont un peu trop ciblés, précis et limités. Elle reconnaît qu’ « un quiz ou un test sur écran ne peut faire autre chose que de demander de choisir la bonne case ». La production individuelle est alors réduite à sa simple expression, dira t-elle : « Ce n’est pas la même chose d’identifier la bonne réponse à une question formulée par d’autres  et de devoir soi-même exposer, expliquer, démontrer ou  faire. »

Elle conclut en disant qu’Il semble donc difficile de prétendre que le e-learning soit spontanément issu de l’apprentissage, car la distance qui apporte une grande liberté dans les rythmes et les parcours de formation  ne peut faire  oublier que l’apprentissage est beaucoup plus exigeant que cela. Elle poursuit sur une note d’espoir en faisant des remarques qui permettraient une amélioration de l’apprentissage. Et ce qui nous intéresse pour notre travail, et que nous allons essayer d’exploiter, c’est ces affirmations :

« Pourtant l’ambition du e-learning nous semble un vrai défi qu’il faut absolument relever sous l’angle pédagogique. Oui, on peut former à distance, et sans doute aussi efficacement qu’en présentiel pour autant qu’on s’en donne les moyens et qu’on choisisse de ne pas faire de la pédagogie au rabais » (p.43)

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