John DEWEY et le Learning by doing.

Publié le par La Grande Royale

Notes de lecture

 

Article de Robert B. Wesbrook, intitulé John Dewey, tiré de Perspectives : Revue trimestrielle d’éducation comparée, (Paris, UNESCO : Bureau international de l’éducation) Vol. XXIII, n° 1-2, 1993, p.227-93.

UNESCO : Bureau international de l’éducation, 2000.

 

   Résumé sur John DEWEY et le Learning by doing.

 

John Dewey, philosophe américain spécialiste en psychologie appliquée et en pédagogie est celui-là qui  il considère l’esprit humain comme un instrument en perpétuelle évolution qui permet à l’homme de s’adapter à son milieu ;  et c’est grâce au langage et à l'éducation que l'individu s'enrichit des expériences de vie d'autres personnes et d'autres époques. Cependant, les connaissances doivent toujours s'enraciner dans l'expérience et l'action de la personne. Il condamne donc l'enseignement purement verbal, au profit de l’enseignement pratique.

Initiateur du Learning by doing (apprendre par l’action), il créera une école laboratoire loin de l'autorité habituelle où le maître est un guide, un facilitateur, et où l'élève apprend en agissant.  Le psychopédagogue souhaite réunir esprit et action, travail et loisir, intérêt et effort. Il est un des principaux pédagogues du mouvement de l'éducation nouvelle, et pense que l'enfant doit agir plutôt que d'écouter. Et comme le dira Robert B. Westbrook :

«  Dewey est persuadé que la dynamique de l’expérience est la même chez l’enfant et l’adulte. Les enfants comme les adultes sont des êtres actifs qui apprennent en affrontant les problèmes qu’ils rencontrent au cours d’activités mobilisant leurs intérêts. Pour les uns comme pour  les autres la pensée est un instrument qui leur sert à résoudre les problèmes de leur expérience vécue, et la connaissance est la sagesse accumulée qu’engendre la résolution de ces problèmes. »

En effet, pour Dewey, les enfants n’arrivent pas à l’école, comme des vases vides, sans rien dans la tête. Il pense que l’enfant est « déjà intensément actif, et il s’agit pour l’éducation de prendre en main cette activité, de lui donner une direction » (Dewey, 1899, p. 25).

Le jaune apprenant qui vient à l’école apporte d’après Dewey, quatre « impulsions innées :  Celles de communiquer, de construire, de chercher à savoir, et d’affiner son expression »

Il considère tous ces préréquis comme des «  ressources naturelles, le capital non investi, dont la mise en valeur conditionne la croissance de l’enfant. » (Dewey, 1899, p.30). Il posait déjà les jalons de l’apprentissage centré sur l’enfant, contrairement à celui qui était centré sur le programme. Comme autre matière première apportée par l’enfant,  (Mayhews et Edwards, 1966) notent également les expériences, les intérêts de l’entourage  immédiat de l’enfant constitué par le foyer au sein duquel il vit et de  son voisinage. Le rôle de l’enseignant est donc d’user de tous ces facteurs en orientant l’apprenant vers « des résultats positifs ».

 

 

Démocratie et éducation

 

Dewey prône une éducation démocratique car pour lui, l’individu se forge et se réalise

en utilisant ses propres talents et préréquis, pour les mettre au service de la communauté. De ce fait le rôle fondamental de l’éducation dans une société démocratique est d’aider l’enfant à acquérir le « caractère » et un certain nombre de comportements qui lui permettront de se réaliser. Seulement, il se trouve que cette théorie de Dewey est moins centrée sur l’enfant que sur l’enseignant, contrairement à ce que plusieurs pourraient penser. Sa conviction étant donc que l’école parviendrait à ces objectifs non pas grâce aux capacités  brutes et spontanées de l’enfant, mais plutôt grâce à la capacité et à l’habileté des enseignants à créer dans leur classe des conditions et un environnement propres à amener l’enfant à transformer ses capacités brutes en « habitudes sociales, fruit d’une intelligente compréhension de ses responsabilités. » (Dewey,  1897b, p. 94-95). En insistant dès 1890 sur le fait que « l’éducation est la méthode fondamentale du progrès, et de la réforme de la société » (Dewey, 1897b, p.93), l’auteur proclame ainsi sa foi dans l’enseignant, et reconnaît alors la capacité de celui-ci a apporté le changement.  Cependant la difficulté vient selon lui, du fait que, l’école, loin de transformer la société, doit plutôt la reproduire, puisque « de tout temps, le système scolaire a été fonction du type dominant d’organisation de la vie sociale » (Dewey, 1896b, p.285).  Aussi, comme le reconnaît WestBrook dans cet article :

« Les convictions qu’il [Dewey] a exposées dans son credo pédagogique au sujet de  l’école et des enseignants visaient donc moins ce qui était que ce qui pourrait être. Pour que l’école devienne un agent de réforme sociale, plus que de reproduction sociale, il fallait la reconstruire elle-même de fond en comble. »

Mais pour pouvoir enseigner de la sorte,  rappelle Westbrook,  Dewey dira qu’ il faut préalablement que l’enseignant soit «  un professionnel hautement qualifié, connaissant parfaitement la matière qu’il enseigne, formé à la psychologie de l’enfance, et rompu aux maniements des techniques, permettant de stimuler, suffisamment l’enfant pour l’amener à intégrer le sujet d’étude, dans son expérience de croissance […] Ce maître doit être capable de voir à la fois  le monde dans les yeux de l’enfant et avec ceux de l’adulte.»

 Cela semblait donc être  pour Dewey, le moyen par lequel, l’enseignant et l’école pourrait parvenir à  cet objectif qu’a poursuivi cette Pensée de Dewey, dont la seule fin dans toute sa philosophie, était d’établir l’unité entre la théorie et la pratique dans les enseignements.

 

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